Le prix des minéraux

Quels critères influencent le prix des gemmes et des pierres fines?

Quels critères influencent le prix des gemmes et des pierres fines.

C’est une question qui revient souvent, le prix des minéraux génère beaucoup d’incompréhensions surtout pour le néophyte, en effet le prix de certains minéraux varie très fortement et il y a de quoi en perdre la tête, ne pas comprendre,  considérer certains prix assez hauts abusés ou plonger sur le plus petit prix en croyant que l’on fait une affaire.

En effet, estimer un minéral, donner un juste prix à un minéral est quelque chose de complexe et qui fait entrer en jeu beaucoup de paramètres.

Il faut déjà comprendre deux aspects distincts, aspects distincts mais fortement liés au prix d’un minéral :

1. le minéral en lui-même.

2. la filière et les politiques tarifaires de chaque intervenant.

Ici je vais vous parler juste des critères de la gemme ou de la pierre qui influent sur le prix. Pas de politique tarifaire ou de filière, cela appartient à chacun de fixer son prix en fonction de ses attentes, ses valeurs, et de la perception qu’il a de son affaire.


Tout tarif de toute matière quelle qu’elle soit, est basé sur l’offre et la demande, c’est ce rapport entre les disponibilités et les besoins du marché qui influe grandement sur le prix des minéraux, plus l’offre va être importante plus le prix du minéral va diminuer, bien entendu en fonction de la demande.

Il y a des minéraux très rares (très peu d’offres) mais qui n’ont pas de public donc aussi demande réduite, ces minéraux ne sont pas spécialement chers, mais pour les pierres à offre réduite qui ont une très grosse demande, la citrine par exemple, le prix à tendance à monter.

On ne produit pas les minéraux, on les extrait, on est donc dépendant des extractions et des découvertes, ce qui fait que l’offre peut fort fluctuer dans le temps, parfois rapidement. Pour reprendre la citrine, elle était beaucoup plus rare il y 30 ans, aujourd’hui on en extrait plus, notamment avec les gisements malgaches : le prix a diminué.

Ca semble évident mais je pense que c’est un prérequis pour comprendre. On ne fabrique pas les minéraux, on dépend donc de ce que trouvent les mineurs, et le prix fluctue en fonction des attentes des clients, on voit des modes se créer souvent sous l’impulsion de publication, et certains minéraux ont alors tendance à augmenter, je pense à la shungite.

Deuxièmement il faut vraiment comprendre qu’un minéral n’est pas un autre, qu’un cristal ou même un objet sculpté (poli/roulé) d’améthyste est unique, comme chaque humain est unique aussi. Je prends l’améthyste car c’est un minéral très abondant avec un prix qui peut varier aussi très fort. Les améthystes d’Uruguay beaucoup plus intenses en couleur et d’une production réduite sont beaucoup plus chères que les améthystes brésiliennes souvent plus fades et surtout beaucoup beaucoup plus nombreuses.

Voici les qualités peut être non exhaustives de caractéristiques d’un minéral qui en fait varier son prix.

La couleur des pierres :

c’est une question de goût mais en général on cherche des couleurs bien saturées, intenses, bien « marquées », ou plus rares comme le saphir padparadscha ou, si plusieurs couleurs, bien contrastées.

La clarté des gemmes :

Pour un même minéral on différencie très fortement les spécimens opaques de ceux transparents ou translucides, on peut trouver des rubis opaques (que l’on va souvent appeler pierreux) de 10/20 gr pour 5/10 euros/pce, mais on ne pourra pas trouver un rubis translucide même de mauvaise qualité en dessous de 5/10 euros le carat (0,2/gr).

Si une pierre est translucide ou transparente, on cherche en général une pierre d’une belle eau comme on dit, ou de qualité gemme (cad dans laquelle on pourra faire une pierre de qualité pour la bijouterie), bien pure, sans inclusion, fracture et/ou clivage, qui montre une belle transparence, une belle limpidité.

Les inclusions peuvent être recherchées, quartz à tourmaline, quartz rutile, inclusions enhydre, … on cherche alors des inclusions bien marquées, dans un minéral bien transparent, si possible bien disposées, (au centre de la pièce, ou montrant des dessins intéressants)

La taille des cristaux :

Bien entendu la taille. Plus il y a de matière, plus ça coûte cher et souvent même il y a des tailles peu communes pour certains minéraux, un cristal de topaze de 20 cm c’est beaucoup plus rare que des cristaux de 5/10 cm et même encore plus, ou des cristaux de péridot de 10 cm aussi c’est fort rare, c’est plus souvent du 2/3 cm, donc un cristal de péridot de 10 cm vaut beaucoup plus que 5 cristaux de 2 cm. Par contre un cristal de quartz de 10 cm c’est commun donc le prix ne varie pas outre mesure que celui de la différence de taille.

Les cristallisations :

Est ce que les cristaux sont bien formés, complets, terminés ou biterminés, un cristal biterminé de tourmaline vaudra plusieurs fois le prix d’un fragment sans terminaison et sans forme de même taille.

Les dommages ont une très grande influence sur le prix d’un minéral, une pièce impeccable sans aucun impact ou fissure, ou cassure sera plus chère que la même pièce avec un cristal cassé ou qu’un cristal impacté, ça c’est une raison de beaucoup d’incompréhension sur le prix.

Souvent un même minéral cristallise sous plusieurs formes, et en fonction du type de cristallisation, des pièces qui semblent de même qualité et même taille peuvent varier en prix.

Le cas de la pyrite est le plus simple et souvent le plus connu, elle peut former des cubes, des dodécaèdres et des octaèdres (pour faire bref, on peut trouver d’autres formes plus complexes), les cubes et les dodécaèdres sont plutôt communs, les octaèdres moins. Trouver un cube bien formé de pyrite est chose très aisée et vous pourrez trouver une pièce très sympa de taille correcte pour moins de 20 euros (même pour quelques euros pour des petites pièces), trouver un octaèdre complet et bien formé de pyrite c’est une gageure, et si vous trouvez il faudra compter le double du prix d’un cube au minimum pour la même taille et même qualité.

Dans les cristallisations il y a aussi les macles qui sont très recherchées et notamment certaines macles (interpénétration de 2 cristaux) spécifiques, macles cycliques pour les chrysobéryl, macle du Japon pour les quartz, en fer de lance pour le gypse, en croix pour la staurotide, les étoiles à 5 branches des rutiles, des cristaux maclés peuvent vite flamber en prix en fonction de leur rareté.

Les critères de cristallisation sont assez spécifiques aux collectionneurs, mais je pense que l’on devrait s’y intéresser plus en litho, un cube de pyrite n’a pas tout à fait la même vibration que l’octaèdre mais là on est sur du travail de précision.

Il a aussi des notions de durabilité, de ténacité qui vont influer sur le prix, on trouve des tourmalines brésiliennes très peu chères mais qui ne vont pas faire longue vie car très friables, leurs sœurs plus dures et tenaces sont plus chères.

La provenance peut aussi faire varier le prix d’un minéral, des améthystes de Madagascar parfois aussi belles et similaires que des Namibiennes sont souvent proposées bien moins chères que leurs sœurs de Namibie, mais ça c’est surtout lié à la filière.

Pour les pierres travaillées :

on va regarder aussi (en plus des autres critères) la qualité du travail, du polissage,du facettage pour les pierres facettées, est ce que cela a été fait par un artisan consciencieux ou à l’arrache ?, ça se voit sur l’éclat, la forme. Dans le travail il faut aussi penser à la méthode, par exemple les chinois font énormément de choses au laser, on obtient des rendus plus détaillés mais il est évident que le travail au laser coûte moins cher que le travail d’un lapidaire même malgache, surtout sur les choses fines.

Ces critères sont juste des critères de qualité surtout esthétiques; une pierre de très belle qualité pour la joaillerie par exemple n’en fait pas un outil de lithothérapie efficace, bien que d’après mon expérience, certains critères se rejoignent. On choisira pour la lithothérapie à mon sens des cristaux bien formés, au moins terminés si possible, le choix de la couleur est aussi important, une améthyste claire n’a pas tout à fait les mêmes effets qu’une améthyste très foncée. Je pense aussi que la notion de clarté est importante, plus j’avance, plus je pense que la lumière joue un rôle important dans la lithothérapie et j’ai constaté de grosses différences d’effet entre un même minéral opaque ou de qualité gemme, mais c’est un autre sujet.

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